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La Porte de Tao Hsin (580-651)
« Les centaines et les milliers d'accès à la vérité sont tous, ultimement, dans l'esprit. Les vertus subtiles sont aussi nombreuses que les grains de sables d'un fleuve ont toutes pour source l'esprit. Tous les aspects de la discipline, de la concentration, de la sagesse et la manifestation des pouvoirs spirituels, sont tous inhérent à l'esprit et ne sont qu'en lui. Toutes les souffrances et les obstructions causés par l'habitude sont originellement vides et sans existence. Toutes les relations de cause à effet sont comme des rêves et des hallucinations.
Il n'y a pas de monde à abandonner, pas d'éveil à chercher. Les êtres humains et les choses sont égaux en essence et en caractère. La Grande Voie est ouverte et vaste, au-delà de la pensée et de la réflexion. Vous avez maintenant atteint cette vérité et il n'y a plus de manque. Vous n'êtes pas différent du Bouddha ; hormis cela, il n'y a rien d'autre à comprendre.
Laissez simplement votre esprit libre, pas de pratiques contemplatives, pas d'effort pour clarifier l'esprit. Ne laissez monter ni l'avidité, ni la colère, n'embrasser ni la tristesse ni l'inquiétude. Coulez librement, sans entraves, vous êtes libres, comportez-vous selon votre bon vouloir. Sans faire ni le bien, ni le mal, vous vous accordez aux circonstances, tout ce qui rencontre votre regard est l'inconcevable fonction de la bouddhéité. C'est gorgé de félicité et de joie, c'est pourquoi on la nomme bouddhéité.
- Une fois posée la complétude de l'esprit, qu'est-ce que le Bouddha, qu'est-ce que l'esprit ?
- Si ce n'était l'esprit, il n'y aurait pas de question sur le Bouddha, lorsque vous questionnez sur le Bouddha, c'est l'esprit qui questionne.
- Si je ne pratique pas la contemplation, comment réprimer mon esprit lorsque surgissent les objets ?
- Les objets ne sont ni bons, ni mauvais. Bon et mauvais surgissent de l'esprit. Si l'esprit n'insiste pas à vouloir différencier les choses, d'où pourrait venir l'illusion ? Une fois que l'illusion ne surgit plus, l'esprit authentique est le maître de la connaissance. Laisse simplement ton esprit être indépendant et libre et ne tente plus de le réprimer : ceci est appelé le corps de réalité toujours présent et il est immuable. J'ai reçu l'enseignement de l'illumination subite du Grand Maître Seng-ts'an, et maintenant je te le transmets. Tu as entendu la vérité fondamentale. »
The story of Chinese Zen, Nan Huai-Chin, Tuttle, 1995.