Trouvé sur : http://vipassanasangha.free.fr (un très bon site à consulter sur l'école bouddhiste Théravada : textes, enseignements audios, petites videos, etc.)

 

INSTRUCTIONS POUR LA MÉDITATION

Le texte ci-dessous a été réactualisé sur le site d'origine et agrémenté de photos et d'une petite vidéo.
Vous pouvez retrouver cette mise à jour ici.


  

MÉDITATION  ASSISE
 
Asseyez-vous tranquillement et paisiblement les jambes croisées. Si vous ressentez une grande gêne dans cette position, choisissez une autre posture qui vous permettra de méditer longtemps. Veillez à garder le dos droit, sans rigidité. Fermez les yeux et concentrez votre attention sur le mouvement de l’abdomen. Respirez normalement, ne forcez pas votre respiration. Gardez votre respiration naturelle, ne la ralentissez pas, ne l’accélérez pas.
 
Vous pourrez vous apercevoir que l’abdomen se gonfle lors de l’inspiration et qu’il s’abaisse lors de l’expiration. Notez ou observez ces deux phases en vous disant mentalement « lever » lors du mouvement ascendant de l’abdomen et « baisser » lors du mouvement descendant de l’abdomen. Si le mouvement ne vous apparaît pas clairement, placez votre main sur l’abdomen pour mieux le sentir. Ne modifiez pas le rythme de votre respiration, cela vous fatiguerait. Ne respirez pas trop profondément, respirez comme d’habitude, et notez le mouvement ascendant et descendant de l’abdomen, au moment même où il se produit, tel qu’il est.
 
Pour la note mentale, les mots utilisés n’ont pas beaucoup d’importance. Ce qui importe c’est la perception ou bien la connaissance exacte de l’objet que vous observez.
 
Lorsque vous observez l’abdomen qui se gonfle, essayez de percevoir le mouvement du début à la fin. Procédez de la même façon lors de l’observation de la descente de l’abdomen. La conscience du mouvement doit viser et atteindre le mouvement lui-même comme un projectile qui atteint la cible vers laquelle on l’a lancé.
 
Il y a des moments où l’esprit vagabonde. Soyez conscient que vous êtes en train de penser et notez silencieusement « pensée……..pensée » jusqu’à ce que les pensées disparaissent, puis retournez à l’objet primaire d’observation qu’est l’abdomen « lever » « baisser ».
 
Si vous imaginez quelque chose, notez « imaginer…….imaginer » puis revenez à l’observation de l’abdomen. Si vous faites des projets, notez « projeter », si vous réfléchissez notez « réfléchir », si vous vous sentez heureux, notez « heureux », si vous êtes triste, notez « triste », si vous vous ennuyez, notez « s’ennuyer », si vous entendez un bruit, notez « entendre » sans chercher à distinguer le bruit, si vous voyez des images ou des choses, notez « voir » puis revenez à chaque fois à l’abdomen « lever » « baisser ».
 
Nous avons tendance à nous identifier avec la personne qui voit, entend, sent, goûte, pense, imagine. Nous pensons que c’est « moi » qui pense, projette, souffre. En réalité cette personne n’existe pas. Il n’existe qu’une succession continue d’activités mentales. C’est la raison pour laquelle nous devons tout noter, afin de découvrir la véritable nature de tous les phénomènes, ainsi que notre véritable nature.
 
Après un certain temps, des douleurs, des courbatures risquent d’apparaître dans votre corps. Celles-ci doivent également être notées attentivement, sans changer de position « douleur……douleur ». Ces sensations désagréables se nomment Dukkha Vedana en pali. Si vous oubliez de les notez, vous aurez tendance à penser « j’ai mal, je suis fatigué, j’en ai marre ». Il est erroné d’identifier ces sensations déplaisantes avec l’ego. En réalité aucun « moi » n’est impliqué, il ne s’agit que d’une succession de sensations désagréables.
 
Au début de la pratique, si ces sensations sont trop fortes et que vous désirez changer de position, vous devez également noter ce désir « désir de changer ». Si vous avez chaud, notez « chaud ». Le méditant doit faire l’effort de supporter patiemment. Cette tolérance est nécessaire, surtout lors de l’apparition de douleurs, courbatures, chaleur. Si elles apparaissent, n’abandonnez pas immédiatement votre méditation, mais continuez patiemment et calmement à les noter. Ces sensations peuvent diminuer, voire disparaître lorsqu’elles sont notées et que votre concentration est forte. Si elles ne disparaissent pas alors que vous les avez notées longtemps et qu’elles vous sont devenues insupportables, vous pourrez changer de posture très lentement et très attentivement. Vous devrez alors noter « intention de changer…….intention de changer », si le bras se lève, notez « lever….lever », si le pied se pose, notez « poser », si le corps se penche, notez « pencher », puis recommencez à noter le mouvement de l’abdomen « lever » « baisser ».
 
Il ne doit y avoir aucune pause entre les désignations mentales, celles-ci doivent être continues. Ainsi, le méditant pourra développer une forte concentration, la compréhension et la sagesse. Dans la méditation Vipassana il faut noter constamment et inlassablement sans laisser aucun intervalle de repos entre les notes mentales, quels que soient les phénomènes qui se produisent. Si par exemple une démangeaison se manifeste, et que vous désirez vous gratter, vous devez noter aussi bien la démangeaison, que le désir de vous gratter « démangeaison…..démangeaison » puis « intention de gratter……intention de gratter », sans pour autant se gratter.
 
 
 
MÉDITATION  EN MARCHE
 
Lorsque le méditant marche, il doit être conscient de tous les mouvements successifs faisant partie du processus de la marche, depuis le moment où il lève le pied, jusqu’à ce qu’il le repose. Pour la marche rapide, il note « pas droit » lorsqu’il avance la jambe droite, et « pas gauche » lorsqu’il avance la jambe gauche. Après une vingtaine de minutes, si vous êtes bien concentré, vous pouvez passer à la marche lente, et noter trois mouvements à chaque pas. Lorsque vous levez le pied, « lever », quand vous le poussez vers l’avant « avancer », quand vous le posez par terre « poser ».
 
Vous marcherez sur une ligne droite ; une fois arrivé au bout, notez « arrêter » et « debout », puis « intention de tourner », ensuite « tourner », « debout » et recommencez à noter les mouvements du pied « pas droit » « pas gauche ».
 
 
 
MÉDITATION  DANS LES ACTIVITES QUOTIDIENNES
 
En dehors de la méditation assise et en marche, durant les activités de la vie quotidienne, vous devez être attentif à toutes les activités, et à tous les mouvements que vous faites, par exemple en ouvrant ou en fermant une porte, en faisant la vaisselle, votre lit, votre toilette, la cuisine, en vous habillant, en mangeant. Lorsque vous mangez, vous notez « voir » quand vous voyez la nourriture, vous notez également quand vous prenez la nourriture, quand vous levez le bras, quand vous ouvrez la bouche, mâchez, goûtez, avalez. Vous devez noter de cette façon à chaque bouchée pendant tout le repas.
 
Au début de la pratique, l’esprit vagabonde, et le méditant omet de noter souvent. Cependant avec de la patience et de la persévérance il sera capable de se rendre compte de plus en plus rapidement que son esprit erre, jusqu’à ce que la concentration s’approfondisse et que le mouvement soit synchronisé avec le mental qui note.
 
Dans la méditation Vipassana, le principe de base consiste à observer tout ce qui se présente, au moment même où cela se présente, à être conscient de ce qui se passe dans l’instant présent. C’est vivre dans l’instant présent.
 
Au moment où vous passez de la méditation en marche, à la méditation assise ou vice-versa, veillez à maintenir la continuité de votre attention. L’attention constante engendre une profonde concentration. Grâce à une profonde concentration nous pourrons réaliser la nature intrinsèque des phénomènes physiques et mentaux. Cette réalisation mène à la cessation de la souffrance.
 
La douleur ne pose pas de problème au méditant quand sa concentration est forte. Si vous l’observez attentivement, au lieu de vouloir vous en débarrasser, votre esprit sera absorbé et vous pourrez découvrir sa véritable nature. La douleur est l’amie du méditant, elle peut le mener à Nibbana.
 
Plus nous respectons les préceptes de moralité, Sila en pali, plus notre esprit est en paix, concentré, et plus nous progressons.
 
Les avantages de la pratique de la méditation Vipassana, d’après le Bouddha, sont : la destruction des douleurs physiques et mentales, la fin de la tristesse et du chagrin, la purification de l’esprit, l’entrée sur le bon chemin et la réalisation de Nibbana.

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