Quelques idées reçues sur le Bouddhisme...

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Bouddha est Dieu
Non ! Tout être humain qui « éveille » complètement l’ensemble de son potentiel est appelé un bouddha, c’est-à-dire un « éveillé ». Lorsqu’on écrit « le Bouddha » (B majuscule), il faut comprendre le bouddha Siddhartha Gautama (-563/-483), le premier bouddha par ordre chronologique. Depuis 2 500 ans, il y a eu des milliers de bouddhas ; beaucoup considèrent Sa Sainteté le Dalaï-Lama comme l’un des bouddhas vivant à l’heure actuelle. Lui-même se définit comme un simple moine.Le bouddhisme est pessimiste
Le Bouddha constate certes que la vie est généralement pleine de frustrations, mais il affirme que ce n’est pas une situation inévitable et que nous pouvons y remédier. En fait, l’essentiel de son message est de nous montrer de nombreuses voies pour arriver à ce résultat. Le bouddhisme, comme l’était le scepticisme grec, est une religion du bonheur.

Le bouddhisme est nihiliste
Le Bouddha enseigne certes qu’il n’existe pas de « soi » permanent dans l’être, le sujet, et que pareillement, les objets n’ont pas d’être en soi (par exemple, une table n’existe pas indépendamment de son plateau et de ses pieds). Mais cela ne veut pas dire que rien n’existe : nous expérimentons le monde. Mais ce monde est un « processus » fluide et non pas un « être ».

Le bouddhisme, panacée de tous nos problèmes
Grâce aux prières, enseignement et pratiques, le bouddhisme peut nous aider mais il serait peu éthique, voire déplacé, de croire que celui-ci pourra apporter des solutions à tous nos problèmes… Le principe du bouddhisme étant l’inéluctabilité des actes et leurs conséquences, rien ne se fera ni ne se produira sans la participation active et la transformation profonde de chacun. Il convient de rappeler que le but réel d’enseignement du Bouddha est de centrer et de s’attaquer aux racines de nos maux et nos souffrances qui sont : jalousie, attachement, désir, aversion, haine, orgueil, ignorance, et ce, par une somme de travail important effectué sur le plan individuel et collectif. On ne cherchera pas dans le bouddhisme à "normaliser" notre existence matérielle et samsarique, mais au contraire à trouver une possibilité réelle du franchissement du cycle vicieux de samsara.

Nirvana / Samsara
Le nirvana n’est pas un paradis situé dans « les cieux ». C’est ce monde ci, une fois que les causes de notre confusion (le samsara) ont été complètement éliminées par l’étude et la pratique. L’élimination de cette confusion transforme radicalement notre perception du monde. Nirvana est l’état de transcendance totale de notre perception samsarique grâce à la réalisation de plénitude de son potentiel d’éveil. Délivrance ou cessation de souffrance sont les termes les plus appropriés pour qualifier le nirvana.

Réincarnation
Elle intéresse beaucoup les Occidentaux, qu’ils soient journalistes ou lecteurs. Or, pour les Orientaux de toutes confessions, il s’agit d’une réalité tout à fait indésirable ! Bien que la réincarnation ne soit pas, à proprement parler, un enseignement du Bouddha, il se passera sans doute du temps avant qu’on puisse écrire sur le Bouddhisme sans en parler. Par ailleurs, "transmigration" convient mieux que "réincarnation" pour rendre cette idée liée au cycle des naissances et des morts.

Dalaï-Lama, Dieu vivant du Tibet
Le Dalaï-Lama n’est pas un dieu. Il est d’une part le chef temporel du Tibet - cette position a été acquise par le Ve Dalaï-Lama en 1642 -, d’autre part, il est considéré comme l’émanation du bodhisattva de la compassion. Il faut comprendre par là qu’il concentre de façon archétypale le potentiel de compassion qui se trouve dans l’esprit de chacun et non pas qu’il existe réellement une « personne » dans le « ciel » qui « s’incarnerait » sous forme humaine. Par contre, chaque Dalaï-Lama est considéré comme l’incarnation de son prédécesseur immédiat.

La méditation est un repli sur soi / La spiritualité est un refus de la vie
Elles peuvent l’être en effet ! Le Bouddha en son temps critiquait déjà les Indiens qui concevaient la méditation comme une transe extatique et non comme une façon de faire face à soi-même et au monde avec précision et pertinence. L’être humain sous tous les climats cherche à se sécuriser et c’est le rôle d’un maître de méditation de lui montrer que la meilleure sécurité est de se jeter à l’eau. Si le maître est compétent, l’élève ne pourra pas rester longtemps dans une attitude de repli.

Pratiquer c’est méditer
Non ! Pratiquer c’est vivre en étant libre de son conditionnement. La méditation sert à se préparer à vivre de façon plus exigeante. Bien sûr, ce n’est pas facile. Aussi faut-il parfois se mettre dans une situation de calme, de retraite pour faire ce travail de préparation. Il faut ensuite se tester en tentant d’appliquer dans la vie quotidienne.

Le bouddhisme est une religion : le bouddhisme est une philosophie
Le bouddhisme n’est pas une religion car il ne s’agit pas d’une foi dans un principe transcendant et créateur. Ce n’est pourtant pas non plus une philosophie si l’on entend par là une théorie à propos des choses. En fait, le bouddhisme est une pratique qui, par l’étude expérimentale de l’esprit, se propose de nous amener au bonheur en nous libérant de nos conditionnements.

Le karma c’est la fatalité
Le karma est le résultat des actions. La vie toute entière est un processus d’apprentissage, chaque situation modèle l’être de telle façon que dans le futur, il réagira instinctivement à telle ou telle situation plus ou moins identique. L’être n’est donc pas libre d’agir comme il le veut car sa volonté et son désir sont dépendants de la somme de son expérience. Ce n’est pas une fatalité, mais c’est bien un conditionnement. Le bouddhisme se propose par une prise de conscience de pouvoir ainsi arriver à une action vraiment libre.

Les moines, les gens qui portent une robe sont les membres d’une secte
Certains pratiquants bouddhistes, à l’égal de ce qui se fait dans d’autres religions, optent pour un statut monastique. Outre la pratique du célibat, ce statut se caractérise dans toutes les religions par le port d’un habit spécifique. Ces vêtements sont destinés à aider le moine ou la nonne à garder leur statut en les rendant peu désirables : formes voilées, crâne rasé, couleur uniforme qui n’aide pas à distinguer un moine d’un autre mais aussi doit signaler leur statut aux laïcs afin que ceux-ci ne les importunent pas (c’est pour la même raison que les gens mariés portent une alliance). A notre époque, le port de l’habit peut être une gêne plus qu’une aide.

Lama tibétain peut tout faire !
A l’instar des enseignants et religieux d’une autre discipline spirituelle, un lama tibétain est un guide spirituel pleinement qualifié. A ce titre, il montre le chemin authentique, d’abord par l’exemple de sa vie mais aussi par des enseignements formels. Par conséquent, les disciples sont sensés réunir un certain nombre de conditions et développer des qualités au premier rang desquelles, la compréhension juste du Dharma. Un lama tibétain peut certes répondre à nos interrogations et remédier à la situation. Mais c’est une grave erreur d’attribuer toutes sortes de qualités et de pouvoirs à un lama tibétain et d’attendre de lui des remèdes à tous les problèmes imaginables du monde ! Malgré le rayonnement du bouddhisme en Occident depuis plus de 50 ans, il est infinimment dommage qu’il y ait encore des gens qui voient en le lama tibétain, un sorcier, un guérisseur, un devin ou un marabout...

Dans le bouddhisme, il n’y a pas de bien et de mal
Le bouddhisme nous enseigne que nous expérimentons le monde suivant nos projections de l’esprit, et que nous sommes foncièrement conditionnés par l’illusion du "je" ou de l’ego. Les dualités sont ainsi nées et elles seront là aussi longtemps que notre esprit restera prisonnier de l’ego et ses jeux. Le cheminement spirituel suppose un travail de longue haleine qui vise graduellement à se défaire de l’ego et à se libérer de son emprise pour atteindre la plénitude d’éveil. Il est donc bien naturel que, aussi longtemps que nous serons affectés par le bien et le mal, ces dualités compteront beaucoup dans notre vie et même nous aideront à nous faire évoluer sur le chemin. En effet, ceux qui ont effectivement atteint le nirvana ayant désormais franchis les contraintes des dualités, peuvent vraiment dire "il n’y a pas de bien et de mal". Pour les autres, le bien et le mal resteront encore valables.

Source : Bureau du Tibet, à Paris

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