Le parfum de l'absolu
Être la vision - Récit d'un éveil durant un atelier de Douglas Harding
Guy Mauchamp
J'ai
eu la chance, à l'âge de 18 ans, de vivre deux expériences
d'éveil impersonnel, survenues soudainement sans que je ne m'y attende.
Les concepts de temps et d'espace s'étaient dissouts en douceur. Il n’y
avait ni feu d'artifice, ni hallucination, mais une conscience dans laquelle
tout se sait dans une grande nudité fulgurante.
Le temps qui s'écoulait auparavant n’est qu’un présent
en éternel mouvement, l'espace auparavant limité et local devient
illimité et global. Il faut préciser qu’il ne s’agit
pas vraiment de perception comme nous l’entendons habituellement, mais
plutôt d'a-perception que le langage ne peut jamais décrire parfaitement.
Ces incursions dans la Conscience avaient le parfum de l'absolu mais en même temps me posaient beaucoup de questions et m'ont laissé un goût prononcé pour la recherche spirituelle.
C'est ainsi que j'ai retrouvé quelque chose qui sonnait juste entre mes expériences et les récits de Douglas Harding.
Je
me suis donc rendu à un stage avec Douglas Harding au cours duquel nous
faisions un premier exercice sur la « vision sans tête » sous
la houlette de José Leroy.
Il
s’agissait de focaliser son attention sur les bords d’un trou dans
un carton et de l’approcher lentement de ses yeux pour regarder à
travers. La difficulté consiste dans le fait de conserver son attention
sur les bords et de ne pas se laisser happer par les détails au centre
de l’image. Je m’appliquais avec la naïveté d’un
enfant ne sachant ce qui pourrait se produire.
Subitement, à l’instant où le trou prenait la place de mon
visage, une sorte de basculement à transformé ma vision : au lieu
que ce soit « moi » qui voit quelque chose là-bas devant
mes yeux, la vision était devenue intensément présente
partout à la fois.
Rien
n’avait changé dans le décor que j’observais (qui
d’ailleurs n’avait rien d’alléchant : une simple salle
de conférence…), par contre, ma relation avec ce qui est avait
complètement changé. Comme si ma conscience était projetée
dans tout ce qui est vu, sans séparation, sans distinction, sans préférence.
Dans une grande tranquillité, tout est radieux et neutre à la
fois.
Ce qui est vu est moi-même voyant.
Encore une situation totalement indescriptible avec les mots qui séparent
tout !
Le fondement de ce vécu est une impression d’absolu. Il y a une
reconnaissance immédiate d’un absolu qui donc n’a pas besoin
d’être conforté, ni comparé, ni expliqué. Ici
était présent un absolu de vision unitaire qui se reconnaît
elle-même de façon naturelle.
Cela était si évident et si simple pour moi que je me disais que
d'autres personnes de ce stage allaient se précipiter à raconter
la même chose. Mais le silence de chacun à été un
grand étonnement pour moi. Si bien que je n’ai osé partager
ce vécu en public...
Depuis
j'ai eu l'occasion de trouver réponses à mes anciennes questions
sur l'Unité, la Conscience.
C'est avec plaisir que je publie ce témoignage afin de le partager et
éventuellement, de répondre à des questions qui peuvent
vous venir, puisque la conscience, apparemment adore jouer au jeu de l'identification
et des questions dont elle connaît déjà les réponses.
Avec mes amitiés.
Guy Mauchamp
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Je
voudrais apporter une précision au sujet du concept de cause à
effet qui moi-même m'a plongé dans la confusion durant plusieurs
années. Confusion qui implique une croyance donc une limitation.
L'absolu, la Conscience, n'est tributaire de rien.
Comment l'absolu aurait-il besoin d'une chose pour être l'absolu d'où
émane toute chose manifestée ? C'est un non-sens.
D'autre part, lorsqu'une ouverture se fait, c'est en dépit de tout, à
l'insu de tout. Il s'agit plus d'une dissolution que d'un effort, L'évaporation
d'un concept d'identification plus que d'une acquisition. La conscience joue
à se révéler à elle-même.
Dans mon expérience, l'absolu, l'Unité se manifeste le plus souvent
dans des moments de repos où je ne faisais... rien !
En ce qui concerne cet exercice de la vision, cela c'est produit sans effort, sans volonté puisque José avait eu la sagesse de ne pas annoncer de résultat possible. Il y a eu une congruence entre ce merveilleux exercice et une vision se voyant, mais cela n'explique rien. Ce qu'il s'est passé plus précisément est la dissolution d'un concept de "moi" regardant "là-bas" : une disparition de la localisation, donc du concept de l'espace.
Dans l'expérience d'éveil est aussi disponible le fait que le temps est un concept et n'a donc pas d'existence. Ce qui fait du même coup tomber toute argumentation de cause à effet.
Tout
cela est très relaxant.
Amitiés.
Guy
Vu sur Éveil et philosophie, le blog de José Le Roy