"Reiki on"

Bonjour Patrice,
 
Je viens vers vous tout d'abord pour vous dire Merci pour le week-end Reiki de septembre.
Effectivement de grands changements ont eu lieu pour moi, en moi.
Mais si je vous écris c'est pour vous faire part de mes "Révélations".

La première : En médecine traditionnelle chinoise, j'ai compris que l'aiguille était vecteur d'énergie, canal d'énergie.
En pratiquant au doigt c'est moi qui suis canal à la place de l'aiguille, je pose l'aiguille et "Reiki on".
Avant je me concentrais, réfléchissais ; tourner dans le sens des aiguilles pour tonifier, sens contraire pour disperser.
Maintenant, je pose le doigt et laisse faire. Je ne suis plus importante, cela ne dépend pas de moi, je suis semblable à l'aiguille.
Quel repos...

La deuxième : Au cours du week-end, une personne a demandé si on pouvait prendre les symptômes du receveur... 
Grande joie pour moi car impossible : on n’a pas ce pouvoir. Je n'en ai pas parlé mais j'avais, après les soins en digipuncture, les mêmes symptômes que les personnes deux jours après.

J'ai fait un soin il y a un mois à Julie, 16 ans, qui souffrait de très grosses crises de panique. J'ai fait de la digipuncture et un soin de Reiki.
Et deux jours après, j'ai eu de très grosses crises d'angoisses et de panique. J'ai dû me mettre en arrêt de travail. Cela a duré 2 semaines.
Et j'ai enfin compris : ado, j'ai eu de très grosses crises de panique comme Julie. J'en ai encore mais très rarement, et quand cela se produit je les accepte (du moins je crois).
J'ai compris que l'énergie passait aussi bien du donneur au receveur et inversement, et lors d 'un soin, c'est comme s’il y avait résonnance en moi, et avec Julie, on a été sur la même fréquence.
En fait, à chaque soin, je suis amenée à me nettoyer, à me purifier moi aussi. Car évidemment, il y a toujours quelque chose qui résonne en moi...
C'est un cadeau merveilleux que m’apportent les personnes qui reçoivent du Reiki. Elles m'apportent la guérison.
Je ne prends pas le "mal" de la personne. Son "mal" trouve une résonnance identique chez moi et me permet de me guérir moi aussi.
Le Reiki est d'autant plus efficace que la personne qui reçoit laisse faire les choses. Elle ne sait pas ce qui se passe, elle laisse faire "l’intelligence supérieure", sans résistance.
Ce que je n’arrive personnellement pas à faire. C'est un peu comme si Julie prenait une douche et l'eau sale part directement à la terre.
Alors que moi, je prends la douche en ayant bien mis le bouchon de la baignoire, et reste dans cette eau sale, à analyser à la loupe toutes les petites et grosses saletés.
Je prends les armes et combats, analyse, "masturbation cérébrale” à donf. Cela entraine plein de symptômes physiques douloureux : douleurs au ventre, plus de règles, grosse fatigue, irritabilité, insomnie. Je résiste, et je sais que cela ne sert à rien. Je sais qu'il suffirait de poser les armes et permettre à l'eau de circuler librement. "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" ?!
Alors en ce moment, tout ce qu'il m'est possible de ressentir, c'est d'accepter pleinement cette résistance sans la juger...
Accepter cet état... et arrêter de faire des soins, rire, sourire, m'amuser, mettre de la légèreté, comme j'en ai envie, accepter, pratiquer vos exercices en toute sérénité...

Merci à vous Patrice.

Gaëlle

 

Voici une réponse extraite de mon premier livre L'art et la pratique spirituelle du Reiki, en résonance avec les propos de Gaëlle :

Question : Certains disent qu'il faut se protéger quand on pratique le Reiki, parce qu'on peut parfois se sentir mal ou épuisé après un soin, qu'en pensez-vous ?

Réponse : Il n'y a pas lieu de se protéger avec le Reiki parce que, justement, l'on travaille avec l'Énergie (Universelle) du Reiki. Ce qui n'est pas le cas avec d'autres types de soins, le magnétisme entre autres, où le praticien est bien souvent "participant" ou "intervenant", et s'expose ainsi à des retours possibles, ou des fuites de sa propre énergie. Le Reiki nous ouvre à la compréhension qu'il n'est pas nécessaire de se préserver et nous permet de changer nos perspectives car, comme l'enseigne le lama Sogyal Rinpoché, "même si la négativité existe parmi les êtres, elle n'existe pas cependant d'un point de vue absolu". Jacqueline, une de mes élèves, disait également : "Je ne crois pas au mal mais à la souffrance que cause notre ignorance..." Nous devons nous interroger si nous nous sentons mal après un soin. En tant que thérapeutes, nous devons avant tout nous demander si nous pratiquons le Reiki dans l'intention de traiter seulement la partie malade ou si, à travers le soin, nous nous mettons en contact avec la partie saine, fondamentalement non malade et déjà guérie ?! Si le Reiki est vraiment pratiqué dans cette perspective, non seulement nous ne nous sentirons pas épuisés après un soin, mais nous serons même régénérés, car nous recevrons la même qualité d'Énergie. C'est la raison pour laquelle, dans le Reiki, nous n'avons pas cette vision partielle avec le "mal" d'un côté, et le "bien" de l'autre. Nous ne cherchons même pas à expulser le mal. Nous travaillons avec lui, en vue de le convertir.

Nous n'avons pas besoin de chasser le mal. Nous pouvons le prendre dans nos bras et le transformer d'une façon non violente et non dualiste.

Thich Nhât Hanh

En revanche, ce qui me semble intéressant, c'est de savoir pourquoi certaines personnes ont le sentiment d'avoir à se protéger. Et de qui, ou de quoi véritablement ? Qu'est-ce qui fait écho en elles au moment où elles traitent ? Pendant un soin, il est possible d'entrer en résonance avec le problème de l'autre, parce que ce qu'il vit fait partie de notre réalité et un peu de notre histoire ; or, si son "problème" trouve en nous un écho, nous en sommes responsables. Il en va de même de l'hostilité que nous pouvons être amenés à ressentir au cours de notre vie...

Bien que ce ne soit pas évident pour beaucoup d'entre nous, nous devrions traiter sans nous impliquer sur le plan émotionnel. Car, quelle est notre attente face à telle ou telle personne ? Quelle est l'intention de départ ? Traitons-nous l'autre pour lui-même, ou pour notre propre satisfaction de le voir guéri ? Je pense que nous ne devrions pas traiter une personne si nous sentons que notre relation avec elle n'est pas complètement claire, ou si nous percevons trop de pression de sa part, ou encore si nous nourrissons trop d'attentes par rapport à elle. C'est sans doute pour cela qu'il est difficile d'être le meilleur thérapeute pour son conjoint ou ses proches, parce qu'il y a trop d'implications émotionnelles, conscientes ou inconscientes, de part et d'autre. Je ne dis pas non plus qu'on ne peut pas faire de Reiki à sa famille, bien au contraire ! Mais, dans le cadre d'une véritable thérapie de changement, qui demande souvent du temps, il vaut mieux s'adresser à un praticien plus neutre, et moins concerné émotionnellement.
Plutôt que de se protéger, j'encourage à demeurer dans la confiance et la certitude du Reiki, et à développer en soi ces sentiments. Vous pouvez aussi faire quelques minutes de méditation avant un soin, afin de faire le point, de vérifier votre état d'esprit et de vous remémorer le sens profond du Reiki.
Dans les enseignements du bouddhisme tibétain, lorsque nous pratiquons la guérison par exemple, il nous est demandé de visualiser intérieurement, au niveau de notre coeur, la présence du Bouddha (il est aussi possible d'imaginer celle du Christ, d'un saint, ou d'un être réalisé...), de ne plus nous considérer sous notre forme conventionnelle, mais de développer la confiance absolue, la "confiance de Vajra", pour utiliser la terminologie de cette tradition. Ainsi, ce n'est plus notre "moi" ordinaire qui absorbe la négativité des autres, mais le "Bouddha recycleur" à l'intérieur de nous, qui sait transmuter les charges négatives et les souffrances de chacun en ambroisie de sagesse...
Cependant, avec le Reiki, le travail se fait tout seul, sans même qu'il soit besoin de visualiser quoi que ce soit. Alors, soyez simplement, et profondément, dans cette confiance.

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